L’ego, chien de garde du petit moi

Qu’est-ce que l’ego ? 

L’ego est la représentation mentale de moi-même, la conscience du moi ou plus précisément de ce que je crois être moi. Cette conscience apparaît chez l’enfant entre dix-huit et vingt-quatre mois, comme le montre le test de la tâche et du miroir : si un enfant de cet âge passe devant un miroir et voit une tâche de couleur qui a été posée discrètement sur son visage, il cherchera de lui-même à enlever cette tâche avec les doigts. D’un point de vue psychologique, la construction de l’ego est une étape indispensable dans le développement de l’enfant, c’est une émanation du mental qui est nécessaire à son équilibre psychique, et qui lui permet de faire la distinction entre « ce qui est moi » et « ce qui n’est pas moi ».

A l’âge adulte, l’ego est ce qui fonde et entretient l’idée de la personne, ce sentiment d’être « quelqu’un » de distinct, à travers un corps, des sensations, des perceptions, des émotions, des pensées. 

Cet ego peut aussi s’étendre à des objets, qui vont être considérés comme une partie de moi, comme on peut le voir dans les réactions de désespoir chez l’adolescent qui perd son téléphone ou d’agressivité chez l’automobiliste dont la voiture a été éraflée ! Cet ego étendu se met en place chez l’enfant avec ce qu’il considère quasiment comme une partie de lui-même : « mon lit », « mes jouets » ; et se poursuit chez l’adulte qui s’approprie des objets (« ma maison », « ma voiture »), des personnes (« mes enfants », « mon conjoint »), des rôles sociaux (« mon rôle de père », « mon travail de médecin »), ou des idées (« mes opinions », « mes problèmes », …).

A quoi sert l’ego ? 

La fonction de l’ego est de créer, de préserver et de défendre l’intégrité de ce que je pense être moi

Au niveau physique, l’ego prend soin de ma sécurité et de mon bien-être corporel, c’est lui qui m’amène à me nourrir correctement, à me vêtir, à me loger, à me soigner, à faire attention en traversant la rue, … Il protège aussi mon territoire, fonction que l’on retrouve dans la nature, par exemple chez l’animal qui marque son territoire en urinant sur un arbre.

L’ego assure aussi ma stabilité et mon confort psychologique et émotionnel, il me défend contre ce qui menace ou semble menacer mon intégrité psychique : c’est un rôle-clé, auquel nous allons plus particulièrement nous intéresser dans ce qui suit. 

L’ego est comme un chien de garde qui contrôle et réagit au quart de tour dès que s’approche quelque chose qui lui semble menaçant pour le territoire qu’il a été dressé à protéger : ce territoire, cette niche que défend ce chien de garde qu’est l’ego, c’est l’idée que je me fais de moi-même, c’est ce que je crois être moi

L’ego a donc une double fonction : créer l’image de ce que je pense être moi, et défendre coûte que coûte cette image, cette idée du moi. En retour, cette fonction de défense entretient et consolide l’image que je me fais de moi-même : le chien de garde défend ce qu’il considère comme son territoire, et en le défendant, il marque son territoire et en consolide les frontières, ce qui le motive encore plus à le défendre : la boucle est bouclée ! 


Que faire avec son ego ?

Dans les démarches spirituelles, l’ego a mauvaise presse : il est souvent vu comme un obstacle dans notre progression, un monstre à abattre et à détruire. Pourtant, on ne peut pas aller contre l’ego, on peut juste trouver d’autres façons de fonctionner avec lui. 
Il s’agit de faire connaissance de façon intime avec le fonctionnement de l’ego, comprendre ce qu’il défend, pourquoi et comment, et identifier les personnages qu’il crée, puis à l’accueillir sincèrement comme une partie intégrante de nous-mêmes, qui peut s’utiliser à bon escient et s’ouvrir sur la perspective plus vaste de ce que nous sommes vraiment : l’ego est une contraction de notre Soi authentique, il est possible de le dilater pour qu’il retrouve sa nature originelle. 

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