Le corps n’a jamais été autant valorisé qu’aujourd’hui : soumis à des injonctions d’apparence, de beauté, de performances sportives ou même de santé, le corps focalise tous nos idéaux.
« Mon corps devrait être comme ci, ne devrait pas être comme ça ; ce corps n’est pas assez beau, jeune, souple, tonique, mince, … » : le corps est évalué, contrôlé et jugé en permanence, par les autres, et surtout par nous-même. Il est considéré comme une machine qu’il faut entretenir, contrôler, réparer, embellir, … ; ou comme une forêt à gérer, à exploiter, à valoriser.
Le corps est vécu comme séparé du mental, et sous son emprise : notre corps est pensé, il n’est pas ressenti. Cette séparation entre le corps et l’esprit est amplifiée par l’utilisation addictive des écrans, qui nous emmènent encore plus dans nos pensées et nous tiennent à distance de nos sensations corporelles.
Pourtant, notre corps aspire à être écouté, à être ressenti. Il a besoin, comme un enfant trop longtemps négligé, de présence et d’attention : qu’est-ce que je ressens, physiquement, en cet instant ? Comment je respire ? Comment se manifeste la vie dans ce corps ? Qu’est-ce que je découvre quand je rentre en contact, sensoriellement, sensuellement, avec mon corps ?
Quand j’arrête d’imposer quelque chose au corps, et que je me rends disponible à ce qu’il a à me dire, mon corps se révèle comme un espace vivant, vibrant, ouvert.
Je reviens au corps.
J’oublie tout ce que je crois savoir sur lui.
J’oriente mon attention vers mes sensations corporelles.
Je redeviens intime avec ma vie organique, profonde, sauvage.
J’écoute, je ressens, j’explore.
Je rentre à la maison.
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